L'objet de mes tourments !

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De rime en rime, l'objet se dessine...

J-5 Coincé entre la commode et l'armoire de la chambre

       L'objet, alambiqué à souhait, ne fait pas anti-chambre

       M'apostrophant impudemment à chaque allée et venue

       Je lui souhaite, mi-figue mi-raisin, la bienvenue !

J-4 Manifestant sans ambages son impatience

       L'objet déployé négligemment sur le parquet

       M'observe d'un air suffisant comme un paltoquet

       Faussement détachée, j'y glisse quelques essentiels

       Accompagnés, bien sûr, des incontournables potentiels

       Soulagée, mais sans complaisance, de gratifier sa patience

J-3 Les prémices de l'affolement commencent à me turlupiner

        L'heure n'est plus à papillonner, encore moins à lambiner

        Le départ, sans être demain, se profile dangereusement

        Et vivement insatisfait de ces quelques essentiels

        Infestés par mes incontournables potentiels

        L'objet se métamorphose en tourment fougueusement

J-2 Oppressée, je toise sans scrupule cette fichue valise

       Grande ouverte mais quasiment vide 

       Exaspérée, elle soupire, s'étiole, se démoralise

        Me jette des coups d’œil glacés, avide

         De nylon, de coton, de velours, de déodorant

        De laine, de bijoux, de lin, etc., exaspérant !

J-1 La pression s'enflamme, la tension est palpable 

       Satisfaire ses doléances m'obsèdent mais j'en suis incapable

       Intraitable, elle lorgne l'armoire dangereusement saturée

       puis la commode aux cinq tiroirs qui débordent. Torturée,

       J’attrape dans l'armoire deux, non, trois pantalons fétiches

       Un pull rouge, deux bariolés et mon préféré, le très joli bleu,

       Une pile de tee-shirts dans la commode, couleurs et motifs panachés

       Le tout atterrit éparpillé sur le lit, la séance d'essayage inévitable

       peut commencer même si j'ai la drôle sensation de jouer les potiches

       j'essaye, je grimace, j'appréhende, je panique... tourneboulesacrebleu !

       Sueurs froides, asphyxie, tous ces vêtements à la volée piochés

       Le joli pull bleu, les bariolés et quelques tee-shirts sont détendus, immettables !

       Exténuée, au bord des larmes, je saisis ce gigantesque fouillis

       pour l'abandonner, dans les tiroirs et l'armoire, en fouillis

H-6 Nuit chaotique, sommeil en déroute, funambulesque !

        Clairvoyance en berne, billets de train à portée de main

        Qui s'esclaffent, insolence, m'interpellent, rocambolesque !

        Pantalonnade insoutenable, furibonde je tends la main

        ...Sacrebleutourneboulé ! L'ivresse me submerge instantanément

        Le départ n'est que dans cinq jours ! Immense Soulagement

        Je bondis vers cette fichue valise qui n'est plus un vif désagrément

        Mais une vive délivrance, je la referme aussitôt sans ménagement

        Remercie la sagacité des billets de train en alexandrin joyeusement

        Euphorie de courte durée, demain évidemment...

J-5 Coincé entre la commode et l'armoire de la

chambre, l'objet , alambiqué à souhait, ne fait pas

anti-chambre...